"Ville cruelle" d'Eza Boto: un labyrinthe existentiel?

Communication délivrée au colloque Espace et Affectivité

Bochum, 04 mars 2010  (extrait)

Le chronotope de l’idylle de Mikhail Bakhtine trouve toute sa signification dans ce contexte où le paysan africain entretient avec l’espace et le temps une relation de parfaite symbiose. Chaque cadre spatiotemporel remplit une fonction dans l’existence de l’homme : le matin dans les champs il travaille pour sa subsistance, l’après-midi au village est consacré à l’artisanat ; la soirée, dans la cour, autour du feu de bois, est l’espace culturel où se transmet la sagesse par des contes, proverbes, épopées et où se démontre la dextérité par la danse et le jeu d’instruments, le point culminant étant le récital de Mvet au cours duquel le conteur scande les exploits des ancêtres et reconstitue la généalogie du clan dans une litanie ininterrompue. La forêt qui change de statut la nuit devient un cadre mythique et mystique où seuls les initiés peuvent s’aventurer pour traiter avec les esprits des ancêtres.  La vie s’écoule rythmée par les saisons qui se suivent et le rituel existentiel des semailles, récoltes, consommations, nouvelles-semailles...